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Francisco Gomez Kodela perpétue l’histoire du pilier argentin

Marc DUFRECHE

“N’en parlez pas trop, on va nous le prendre”. La remarque vient d’Arnaud Heguy. Le sujet s’appelle Francisco Gomez Kodela (26 ans, 1,84m, 120 kg) et pousse à ses côtés à droite de la mêlée biarrote. C’est dire si le talonneur est bien placé pour juger de la qualité de son nouveau coéquipier depuis le mois d’octobre. De loin aussi, le pilier Argentin impressionne également au fil de ses sorties. Sa dernière contre Toulon a grandement contribué à la victoire du Biarritz Olympique. Ce soir, à Agen, les Basques comptent bien sur le jeune Francisco pour bousculer la mêlée agenaise et arracher dans son sillage les points précieux après lesquels court la lanterne rouge du Top 14.

Pilier et Argentin, le succès de l’intégration de Gomez Kodela à Biarritz va alimenter un peu plus l’histoire du pilier argentin en passe de détrôner de nos jours la légende du pilier basque. Existerait-il un coin de terre magique de ce côté de l’Amérique du sud où pousseraient les piliers ? “C’est le résultat du travail. On commence jeune à s’entraîner à faire des mêlées et en grandissant on a les résultats qui suivent”, explique simplement Francisco Gomez Kodela. “En Argentine, ils ont une grosse culture de la mêlée et puis il a la carrure, juge Arnaud Heguy. La première semaine quand il est arrivé il demandait constamment ‘quand est ce qu’on fait des mêlées’”. La passion pour cette phase de jeu, voilà sans aucun doute le secret de la réussite.

Bon en mêlée, encore faut-il réussir dans l’environnement d’un club. Le pilier argentin concède que cela “n’a pas été évident au début avec la situation sportive difficile” dans laquelle se trouve le club. “C’était aussi difficile avec la langue que je ne comprends pas bien,” ajoute-t-il. Petit à petit et sans faire de bruit, Francisco Gomez Kodela s’est imposé comme le bon choix dans cet effectif biarrot. Sportivement et humainement,  comme le résume Arnaud Heguy : “c’est un bon mec”. “Que ce soit les entraîneurs ou les joueurs il y a un très bon groupe ici. Tout le monde est très sympa avec moi”, raconte le pilier. Il y a bien évidemment la présence des Carizza, Bosch, Gaitan. Des compatriotes présents à Biarritz et sans qui un Argentin aurait vite le mal du pays. Particulièrement Marcelo Bosch originaire du même club, le Belgrano Athletic Club, du nom de ce quartier de Buenos Aires qui les a vus grandir.

Titulaire au poste de pilier droit depuis trois rencontres, Francisco Gomez Kodela sera de nouveau aligné d’entrée de jeu ce soir à Agen. Il juge le contexte du match : “on est en train de se relever et l’équipe est un peu plus en confiance, on est plus calme. On commence à progresser dans le jeu et dans l’attitude à avoir en match pour gagner. Agen est une équipe qui marche bien dans le Top 14 et ce sera difficile. Mais c’est le rendez-vous qui peut nous permettre d’enclencher une dynamique de victoires. Gagner à Agen est ce dont nous avons besoin pour valider le succès contre Toulon.”

L’envie de poursuivre à Biarritz

Arrivé en tant que joker médical du troisième ligne Magnus Lund, le contrat de Francisco Gomez Kodela avec le Biarritz Olympique s’arrête à la fin de la saison. “J’aimerais bien continuer à Biarritz”, indique-t-il avant de préciser : “je n’ai pas de contact ailleurs”. Pour l’instant. Car sur un marché aussi tendu que celui des piliers droits, le Biarritz Olympique devrait vite être rejoint par d’autres au rang des prétendants. Surtout si le BO redevient conquérant et que son pilier argentin vient à confirmer. A 26 ans à peine, Francisco Gomez Kodela a également envie de retrouver un jour ce maillot des Pumas argentins qu’il a porté “une fois, mais ce n’était pas pour un match important”. “Le Top 14 français est très regardé et en jouant à Biarritz qui est une très bonne équipe je pense avoir plus de chance d’être un jour sélectionné”, conclut-il.